Ce portrait appartient à Emile Simon CAGNAZZOLI, né le 25 mars 1815 à Loreto-di-Casinca, petit frère de Marie-Gentile qui devait épouser Jules-François VITTORI et donc oncle du " Grand-Père Jean-Paul", lui-même père, grâce à l'intervention de "Grand-Mère Marianne", entre autres, d'Emile Simon, de Pierre-François et de Marie-Gentile, plus connue sous le nom de "Tantine Marie"...
Emile Simon et Marie-Gentile sont enfants de Jean-Paul CAGNAZZOLI et de Françoise MICAELLI.
Un frère cadet de ce Jean-Paul CAGNAZZOLI est un certain Antoine Simon CAGNAZZOLI, et les destins croisés d'Emile Simon et de son oncle méritent le petit texte suivant.
Antoine Simon CAGNAZZOLI naît le 6 novembre 1782 à Loreto-di-Casinca de Matthieu CAGNAZZOLI et d'Ursule Marie. Le 2 mai 1803, il s'engage dans la Compagnie Franche du Golo comme sergent et fait alors campagne dans l'"Armée des côtes de l'Océan". Cette Compagnie Franche du Golo devient le 21 janvier 1805 la Compagnie de Tirailleurs Corses. Il participe à la Bataille d'EYLAU, le 8 février 1807, où une balle le traverse de part en part à 7 cm au-dessous du sein droit, et il reçoit de nombreux coups de baïonnettes. Le 19 avril de la même année, il est promu au grade de Sergent-Major. Il est encore blessé, d'un éclat d'obus à la tête, à la bataille d'HEILSBERG, le 10 juin 1807. Sa brillante conduite lui vaut d'être décoré de la Légion d'Honneur, le 1er octobre 1807. Passé Adjudant sous-officier le 19 mars 1809, il est encore blessé d'un coup de feu au bras droit, à la bataille d'EBERSBERG, le 3 mai suivant (Armée d'Allemagne).
Il accède au premier grade d'officier le 1er juin 1809, date à laquelle il est promu sous-lieutenant et se retrouve au camp de Boulogne en 1810 et 1811. Il quitte la Compagnie des Tirailleurs Corses pour le 11ème régiment d'Infanterie Légère le 8 septembre 1811. Le 1er novembre, il est nommé lieutenant, et devient lieutenant adjudant major, c'est à dire chargé des détails de la police générale du corps et du service commun aux compagnies, le 18 juin 1812. C'est dans ce grade qu'il subit une forte contusion à l'épaule gauche, lors de la bataille de POLOTSCH, le 18 août 1812, au cours de la campagne de Russie. Le 19 novembre suivant, il est promu capitaine adjudant major.
Si la première restauration ne semble pas lui être contraire, les cent-jours et la seconde restauration lui valent bien des déboires. Tout d'abord, il se distingue à REDON, en Ille et Vilaine. Commandant de la Place, il reste fidèle au service de l'Etat, en ne la livrant pas à des insurgés royalistes. Cette politique lui vaut de recevoir la croix d'Officier de la Légion d'Honneur le 9 juin. Il vient aussi d'être promu Chef de Bataillon le 25 mars 1815, jour de la naissance de son neveu, Emile Simon. Mais ces deux promotions ne seront pas entérinées lors du retour définitif des Bourbons, l'ordonnance royale du 1er août annulant tous les actes de l'"usurpateur" effectués pendant les Cent Jours du 20 mars au 22 juin. Il est licencié de l'armée avec le grade de capitaine le 6 septembre 1815 et se marie à Rennes, avec Emilie SOUAULT, le 13 août 1817, née le 5 octobre 1798 dans cette ville, fille de Marie Clair Jacques Xavier SOUAULT et de Emilie Etiennette Angélique BOULIN, et sœur du Président du Tribunal Civil de la ville. Il reprend du service au 3ème Bataillon de la Légion Corse le 5 mars 1818, comme capitaine, et passe le 2 juin 1819 à la Légion départementale des Bouches-du-Rhône, devenue le 6ème régiment d'Infanterie de Ligne le 4 décembre 1820. Le 26 décembre de cette année là, il rejoint le 40ème régiment d'Infanterie de Ligne, avec lequel il fait la campagne d'Espagne en 1823. Il le quitte pour le 12ème régiment d'Infanterie Légère le 14 mai 1831, date de sa promotion au grade de Chef de Bataillon. Entre-temps, il a été fait chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de St Louis (le 17 août 1822) et autorisé par Son Altesse Royale le duc d'Angoulême à accepter et à porter la décoration de Chevalier Croix d'Or de 2ème classe de l'Ordre Royal et Militaire Espagnol de St Ferdinand. Le 14 septembre 1831, il reçoit (de nouveau) les insignes d'Officier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur. Le 13 octobre 1833, son neveu Emile Simon signe un engagement volontaire et est incorporé comme soldat au 47 ème régiment d'Infanterie de Ligne, le 31 du mois. Il passe au 12ème Léger, le corps où sert son oncle, le 4 novembre 1834 et est promu successivement caporal (le 23 janvier 1835), caporal de carabiniers (le 24 août), sergent (le 26 janvier 1836), sergent-major (le 6 juin 1837). Antoine Simon est promu au grade de Lieutenant-Colonel le 10 juin 1839 et part à cette date servir au 42 ème Régiment d'Infanterie de Ligne, rejoint le 2 mai 1840 par son neveu, promu à cette date, sergent-major de grenadiers, puis le 29 novembre 1840, nommé sous-lieutenant. Le 14 janvier 1841, Jean-Paul CAGNAZZOLI, propriétaire, se présente devant le juge de paix, à Penta-di-Casinca à la requête de son fils afin d'obtenir un extrait de naissance. En effet, la déclaration de naissance n'a pas été inscrite sur les registres de l'Etat-Civil. Sept témoins sont requis pour certifier qu'Emile Simon est bien né le 25 mars 1815. Parmi eux, Pierre Gherardi, 60 ans, Hyacinthe Gavini, 50 ans et Ange Micaelli, 46 ans, qualifié dans l'acte d'oncle d'Emile Simon. Le 20 février 1841, une décision royale autorise le lieutenant-colonel CAGNAZZOLI à faire valoir ses droits à la retraite, à compter du 7 avril, qu'il prend à Rennes et y meurt le 17 avril 1850.
Entre-temps, Emile Simon est nommé Sous-Lieutenant de Grenadiers le 27 septembre 1844, lieutenant, le 22 mai 1845 et passe capitaine, toujours au 42ème Régiment d'Infanterie de Ligne, le 17 février 1850. Seul capitaine sur la liste d'aptitude aux fonctions d'Adjudant Major et ne désirant pas quitter son régiment, il est nommé le 25 février 1852 à ces fonctions. Il part de Lyon, où est stationné son régiment, et où il a probablement fait exécuter son portrait, pour la Crimée.
Il est au siège de Sébastopol et reçoit le 8 septembre 1855, le jour même de l’attaque franco-anglaise qui va enlever la tour de Malakoff, un biscayen, balle de mitraille, qui lui fracasse le haut de la cuisse droite. Le soir même, les Russes évacuent la ville après l’avoir incendié. La prise de Sébastopol met fin à un siège commencé 330 jours auparavant et à la guerre de Crimée.
Emile Simon est admis le 12 à l'ambulance de la 2ème division du 1er corps de l'Armée d'Orient, il meurt des suites de sa blessure, placée trop haute pour éviter la gangrène, le 5 novembre 1855, après avoir reçu sur son lit de souffrance, le 14 septembre, la croix de chevalier de la Légion d'Honneur.
